Exposition - "L'appel des îles"
Read MoreJuin 2011 - Fakarava - Premiers pas aux Tuamotu accompagné d'Ato, pêcheur, propriétaire de pension de famille avec sa femme, Corina. Ato est le genre de type avec qui tu es bien sur un motu, il sait tout faire, comme le lui ont appris ses Tupuna ! Avec son long patia, il harponne assez de poissons pour ceux qui sont de l'aventure. Avec lui, je vais découvrir le rythme des atolls, les parties de pêche miraculeuse, la vie sur les motu, la bringue et le spleen des Tuamotu, archipel à fleur d'eau. Ce premier voyage à Fakarava, ce sont les prémices d'une longue collaboration car avec Ato, nous créerons un projet qui verra naître une pirogue à voile : Le projet Va'a Motu.
Mai 2015 - Fakarava - Tous les jours, Mamahia Varas, 87 ans, entretient son jardin, regarde passer les gens et sourit à tout le monde. Elle est rarement seule, sa famille, ses amis, lui rendent visite quotidiennement. Sur son terrain, un grand Badamier aux racines tentaculaires trône depuis sa naissance. Cet arbre où elle est assise pour la photo a environ 350 ans et son écorce semble se marier harmonieusement aux traits du visage de Mahia ! Il est l'un des plus anciens et l'un des plus grands de l'archipel des Tuamotu ! Mamahia dit avec un sourire amusé : "Cet arbre m'a vu grandir, mais moi, jamais je n'ai eu l'impression qu'il a grandi ! »Tous les enfants et petits enfants de Mahia, ont joué et inventé des histoires sous cet arbre. Quand elle était jeune, Mamahia a navigué à bord de pirogues à voile pour ramener le coprah du « secteur". En ce temps là, c'était le moyen de transport sur le lagon. Elle était "peperu", le mot qui désigne la personne qui dirige l'embarcation et ses autres soeurs complétaient l’équipage ajustant les voiles et répartissant les poids pour trouver le bon équilibre : «c'était une affaire de femmes car nous faisions les allers retours au village avec les sacs en toile de jute remplis de coprah, nous emportions jusqu’à neuf sacs sur notre pirogue, tandis que notre papa restait au secteur continuer la production et nous le retrouvions quelques jours plus tard ".
Juillet 2016 - Atoll de Toau - Les chiens des Tuamotu ont parfois d'étranges aptitudes pour qui n'est pas du coin. En effet, à vivre au bord du lagon, les toutous, dès qu'ils naissent, apprennent à pêcher pour jouer ou se nourrir. A ce petit jeu, Rocky, le chien de Valentine et Gaston, est un cador! Lui va plus loin et s'attaque au petits requins à pointes noirs qui sillonnent les "oa", bras de mer qui traversent les motu entre l'océan et le lagon. À Toau, ceux-ci foisonnent et Rocky leur court après et les attrape de manière à ne pas se faire mordre. Le pauvre ne sait pas que les squales sont protégés en Polynésie. Ce jeu peut être très dangereux. D'autres chiens à Toau sont mort d'une morsure de requin mal placée…
Octobre 2015 - Atoll de Toau - Archipel des Tuamotu - Polynésie française - Chez Valentine et Gaston, la vie du motu Matariva - Devant leur maison, une sculpture en bois flotté composée de bouées récupérées le long de l'océan et d'hélices de moteurs usagés. L'homme et l'oiseau semblent être la branche manquante d'un arbre magique. Gaston, c'est le pêcheur qui donne une sardine à l'oiseau qui porte le nom cool de Momo. Un jour, Gaston a trouvé Momo blessé sur la plage. Elle était jeune et il a eu pitié. Il s'est occupé d'elle et l'a nourrie. Depuis, Momo n'est jamais loin de Gaston, perché sur une branche ou sur son bras pour déguster un délicieux Ature tout juste pêchée! Malgré cela, Momo attrape toujours son propre poisson.
Aout 2015 - Fakarava - Light painting au PK4. Aux Tuamotu, une bicyclette, c'est l'idéal. La route est tout le temps plate ! Parfois on dit que ça monte, mais en fait, c'est que le vent est contre nous… Ici, quand la lune éclaire, rien ne vient la parasiter et on peut circuler la nuit presque comme en plein jour. La route à Fakarava est particulière. On dit qu'elle est la plus belle de Polynésie. Si l'on attribue l'asphalte à la beauté, alors, c'est certainement le cas! Cette ouvrage unique pour les "Tuam's" fut réalisé en prévision d'une visite de Jacques Chirac qui finalement n'est jamais venu. Le fait est qu'aujourd'hui, elle fait le bonheur des habitants et touristes qui circulent sur un véritable billard entouré de cocotier et balayé par les embruns.
Avril 2016 - Fakarava - Fin de journée flamboyante à Fakarava. Toko, un des jeunes de l'atoll formé à la construction de pirogue à voile au travers du projet Va'a Motu, apprend désormais à naviguer avec l'engin qu'il a construit. De retour d'une sortie journée sur le lagon, Toko arrime solidement la pirogue à son mouillage. Consciencieux, il restera plus tard encore pour nettoyer, lover les boutes. Parfois, quand le vent se lève la nuit, il saute dans ses savates et enfourche son vélo pour voir si la pirogue va bien…
Novembre 2017 - Archipel des Gambier - L'Islet Mekiro fait face à Akamaru d'où la photo est prise. Dans l'arrière-plan sur la gauche, Taravai, sur la droite Mangareva, l'île principale. Les petits points blancs sur le lagon à droite de l'îlot sont la plateforme et la maison où Rémi et sa famille travaillent et vivent. Drone pilot > Charlotte Guillemot
Novembre 2017 - Atoll de Temoe - Archipel des Gambier - Cet atoll n'a pas de passe, ni d'habitants. À l'intérieur, ce sanctuaire regorge de vie, pour les pêcheurs voisin des Gambier, c'est un eldorado. Mais pour y pénétrer, il faut connaitre les lieux comme sa poche ou venir avec la bonne personne ! Certains ont payés cher les frais de leur témérité… Félicien (à gauche) a appris à déjouer les mauvais tours des vagues de récifs qui menacent de fracasser son embarcation à chaque passage, il tient ceci de son papa, Tepano, un véritable "vieil homme et la mer". Avant de rentrer sur Mangareva, Félicien décide d'aller pêcher au filet. Un placement astucieux, beaucoup de discrétion et le piège se referme sur un banc de petits mulets bien gras.
Novembre 2017 - Archipel des Gambier - Favorisée par un climat plus frais que celui de Tahiti ou des Tuamotu, la Pinctada Magaritifera, l’huître à lèvre noire a trouvé un environnement marin adapté à ses besoins. Une eau saine, tempérée et une nourriture riche en planctons et sels minéraux. C’est dans ce cadre que quatre-vingt-dix fermes perlières dont la plupart familiales cultivent ce coquillage, appelé « nacre ». Si les perles étaient dues autrefois au fruit du hasard, il n’en est plus de même ou presque. Les chinois dès le XVIIIème siècle ont inventé la perliculture, perfectionnée depuis par les Japonais au siècle dernier. C’est de cette technique dont se sont inspirés les mangareviens pour produire leurs propres perles.
Mars 2017 - Hiva Oa - Archipel des Marquises - Pêche à la palangre dans l'archipel des Marquises. Un pêcheur attache des sardines sur la longue ligne qui fait 80 kilomètres. Une fois terminé, grâce à la balise GPS flottante, ils reviendront au point de départ où ils ont posé le premier crochet. Ensuite, ils remonteront le long de la ligne jusqu'à la fin en embarquant de gros poissons.
Février 2017 - Hiva Oa - Archipel des Marquises - Le Phoenix, petit long liner moderne est de retour de pêche. La campagne a été bonne. Les cales sont pleines de "Big Eye", des thons de première qualité qui sont chargé dans la benne d'un petit camion. Les filets seront levés et envoyés par avion dès le lendemain dans des cartons sur-protégés. Des grossistes de Tahiti s'occuperont ensuite d'envoyer les précieux filets aux quatre coins du monde pour les restaurants gastronomiques où le poisson se revendra à prix d'or. Un projet de pêche industrielle avait failli voir le jour, cette année là, aux Marquises. Mais la population s'y était majoritairement opposée, manifestant jusqu'à Papeete pour préserver leurs ressources d'un pillage annoncé. Aujourd'hui, le Phoenix navigue dans d'autres eaux et les traditionnels bonitiers ont repris leur place sur le quai de la Baie des Traites, à Atuona.
Le bouquet qui dit "je t'aime"
Trois générations de femmes confectionnent un bouquet d'amour, en marquisien, on dit Kumu-hei. Composé d'une dizaines de plantes aromatiques (vétiver, basilic sauvage, thym, gousse de vanille, ananas roulé dans le bois de santal, tiare, frangipane...), le parfum que dégage ce bouquet est incroyable. Finalisé, il est porté soit dans les cheveux par les femmes pour sentir bon ou bien pour charmer les jeunes hommes au bal traditionnel de juillet. Ou bien le bouquet est fixé à un collier de tissu tressé. Cette couronne est destinée à accueillir un proche qui revient dans son île.
Mai 2016 - Baie des Vierges - Fatu Hiva - Le soir venu devant le village, pendant la saison des Komene, un ballet se met en place, tout le monde pêche. Certains en petits bateaux à moteur, d’autres en va’a (pirogue à rame polynésienne) et les plus jeunes enfants depuis la cale. Ceux qui ont de la chance vont avec les plus grands pêcher de petits Komene qui serviront d’appât pour la pêche au Poeto le lendemain avec le Grand père. La meilleure école pour apprendre la vie des iles, c'est la pratique. Parfois on se blesse, mais la prochaine fois, ça n'arrivera pas… Fatu Hiva est loin de tout. Pas d'aéroport, on ne peut y venir qu'en bateau depuis une île plus grande, Hiva Oa ou Tahuata. L'éloignement pousse la population à s'auto-suffire. Pêcher, chasser, confectionner l'artisanat sont des étapes indispensables si on veut faire sa vie ici.
Mai 2016 - Baie des Vierges - Fatu Hiva - Le soir venu devant le village, pendant la saison des Komene, un ballet se met en place, tout le monde pêche. Certains en petits bateaux à moteur, d’autres en va’a (pirogue à rame polynésienne) et les plus jeunes enfants depuis la cale. Ceux qui ont de la chance vont avec les plus grands pêcher de petits Komene qui serviront d’appât pour la pêche au Poeto le lendemain avec le Grand père. La meilleure école pour apprendre la vie des iles, c'est la pratique. Parfois on se blesse, mais la prochaine fois, ça n'arrivera pas… Fatu Hiva est loin de tout. Pas d'aéroport, on ne peut y venir qu'en bateau depuis une île plus grande, Hiva Oa ou Tahuata. L'éloignement pousse la population à s'auto-suffire. Pêcher, chasser, confectionner l'artisanat sont des étapes indispensables si on veut faire sa vie ici.