« Equipé de chaussettes glissées dans des méduses, ces sandales transparentes dans lesquelles Teiki donne toute sa confiance, on grimpe. 10 mètres, 30 mètres, 100 mètres… S’il s’agissait de rochers bien sellés, ça serait plus facile… Mais le problème, c’est que presque toutes les pierres sur lesquelles tu peux t’appuyer sont prête à te trahir ! Rien ne tient sur cette pente à plus de 80 % ! Toutes les pierres jusqu’aux plus grosses peuvent décrocher si on n’y prend gare ! L’erreur n’est pas permise, la chute serait fatale ! Elle l’a déjà été pour certain par le passé… Ajoutez à cela la chaleur d’une journée torride contenue dans ces pierres de basaltes noires qui déshydrate le grimpeur, le stress d’une éventuelle erreur fatale et pour moi qui suis novice dans cet exercice, un certain déséquilibre qui ne s’arrange pas avec mon sac dans le dos et mon appareil photo de 3 kilos que je dois porter en bandoulière pour ne pas rater ce moment intense. Tahaki est un champion, il gambade devant nous, saute de pierre en pierre ! Teiki doit l’être aussi mais il prend soin de moi en « sécurité » derrière, au cas où… Il n’a pas envie que quelque chose arrive au « popa’a » qu’on invite gentiment pour faire des photos ! Après 30 minutes, le sommet est en vue. Tahaki nous attend en fumant une roulée l’oreille tendue, aux aguets (mais comment fait il pour fumer, moi, je peine à reprendre mon souffle). On le rejoint plaqué sur les herbes hautes car apparemment, l’éreintante montée est payante. Les chèvres sont là, dans cette vallée ! Le chapelet disait vrai … Dieu merci. »