Sarah Vaki démontre habilement son métier avec un sourire passionné. En passant poche de l’église du village d’Omoa, on peut entendre un son familier à Fatu Hiva. Le « ting ting » d’un bout de bois tombe sur une pierre plate au rythme du métronome. L'île est réputé pour la tradition du tapa. Anciennement produit pour vêtir les insulaires, le tapa est aujourd’hui produit essentiellement pour les costumes de danses (portés lors des fêtes de juillet ou pour le festival des arts marquisiens qui a lieu tous les 4 ans dans une île différente) ou bien être tendu en toile sur lesquelles ont vient dessiner des symboliques marquisiennes que l'on retrouvent également dans le Patu Tiki (le tatouage marquisien). Ces toiles sont vendu aux touristes ou bien aux locaux pour décorer une maison, un hotel… L’ancien processus de fabrication de tissu se fait à l'aide d’un bâton de bois striés qui tape l'écorce interne de banches de certains arbres sur une roche plate, écartant les fibres et aplatissant l'écorce qui fini par devenir un morceau de tissu végétal. Les noeuds qui font des trous sont comblé par la suite avec de l’amidon de maïs. Chaque fabricant de tapa a sa propre sensibilité, son rythme et sa texture finale. Sarah, est une véritable « championne » en la matière et travaille à partir de branches de mûrier, uru (arbre à pain) arbres tendres courant sur l’île. La dernière étape de la confection du tapa, lorsque le tissu est presque totalement terminé consiste à le rouler et le plier symétriquement et le taper ainsi une dernière fois pour bien l’aplatir. Sarah nous regarde alors en brandissant le morceau qu’elle vient de confectionner et dit : "vous voyez, c'est un travail de femme ». La culture marquisienne est pleine de symboliques sexuelles et le morceau que présente Sarah après l’avoir plié a pris la forme d’un vagin.